2 000 euros par mois : c’est le chiffre qui fait vaciller bien des familles au moment d’envisager l’entrée en maison de retraite. Derrière cette somme, il y a la réalité brute d’un système où chaque ressource compte et où la solidarité familiale se retrouve, parfois, mise à l’épreuve.
Quand les ressources ne suffisent plus : comprendre la réalité du coût en maison de retraite
Franchir le seuil d’une maison de retraite, qu’il s’agisse d’un EHPAD ou d’une USLD, met bien des familles face à une équation budgétaire difficile. Le coût maison de retraite évolue selon la région, le niveau de dépendance de la personne âgée, la grille des tarifs dépendance et le type d’hébergement choisi, qu’il s’agisse d’une chambre individuelle ou partagée, basique ou plus confortable. En 2023, le tarif d’hébergement moyen s’approche des 2 000 euros par mois, mais dans les grandes villes, la facture peut encore grimper.
Quand les revenus mensuels et l’épargne ne suffisent plus, la question du logement devient centrale. Certains décident de vendre leur bien, d’autres préfèrent le mettre en location pour générer un revenu, et le viager revient parfois dans les discussions, solution ponctuelle qui permet à certains de respirer financièrement, du moins quelque temps.
Dans ce contexte, chaque euro compte et le cercle proche se retrouve souvent sollicité, parfois au-delà de ses moyens. L’obligation alimentaire n’est pas qu’un mot de Code civil : elle ressurgit et vient bousculer l’équilibre familial. Beaucoup de seniors retardent alors leur entrée en établissement, espérant préserver leur indépendance aussi longtemps que possible.
Voici les ressources généralement mobilisées pour tenter de faire face à la dépense :
- Revenus : pensions de retraite, rentes, revenus locatifs, placements financiers
- Patrimoine : vente du logement, mise en location, viager
- Aide familiale : participation des enfants ou petits-enfants
La question du comment financer maison de retraite reste donc centrale. Il s’agit de faire le point, sans tabou, sur toutes les solutions disponibles pour couvrir les frais d’hébergement.
Quelles sont les aides financières accessibles pour entrer en maison de retraite ?
Heureusement, plusieurs dispositifs publics existent pour alléger la charge. L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) arrive en tête : elle prend en charge une partie du tarif dépendance, que ce soit en EHPAD ou en USLD. Versée par le conseil départemental, elle s’adapte au niveau de dépendance et aux ressources du résident.
Si le budget ne couvre pas entièrement le tarif d’hébergement, l’aide sociale à l’hébergement (ASH) peut prendre le relais. Cette aide, soumise à conditions de ressources, peut couvrir une partie importante des frais restants. Attention : l’établissement d’accueil doit être habilité à l’aide sociale, et la récupération sur succession peut s’appliquer par la suite.
Pour alléger la part logement, certaines aides au logement sont accessibles : l’APL ou l’ALS. Ces aides, gérées par la CAF ou la MSA, sont attribuées sous réserve que l’établissement soit conventionné et que le résident en fasse la demande avec un dossier complet.
Autre coup de pouce pour les retraités modestes : l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA). Elle assure un revenu minimum à ceux dont la pension est insuffisante. Du côté fiscal, une réduction d’impôt s’applique sur une partie des frais d’hébergement, si certaines conditions sont réunies.
Enfin, il existe des compléments : la complémentaire santé solidaire (CSS) ou des assurances dépendance qui peuvent jouer un rôle non négligeable. Certaines caisses de retraite et mutuelles proposent aussi des aides ponctuelles ; vérifier auprès de son organisme peut s’avérer utile.
Conditions d’éligibilité et démarches à suivre pour obtenir un accompagnement
L’accès à une maison de retraite quand les ressources font défaut débute par une évaluation de la perte d’autonomie. Cette étape, assurée par le Conseil départemental, aboutit à un classement GIR (groupe iso-ressources) qui ouvre le droit à l’APA pour les GIR 1 à 4.
Puis, la vérification des ressources se poursuit auprès de la CAF ou de la MSA pour solliciter l’APL ou l’ALS. Ces demandes supposent de monter un dossier comprenant justificatifs de revenus, avis d’imposition, preuve de résidence en EHPAD ou USLD. Les caisses de retraite (assurance retraite, AGIRC-ARRCO, IRCANTEC) peuvent, dans certains cas, proposer des aides complémentaires selon le parcours professionnel ou le montant de la pension.
L’aide sociale à l’hébergement (ASH) s’adresse à ceux dont les ressources personnelles et familiales ne suffisent plus. Le dossier se dépose auprès du Conseil départemental et donne lieu à une enquête sur l’ensemble des biens et revenus, y compris ceux des proches tenus à l’obligation alimentaire. Pour l’ASPA, la demande s’effectue via la caisse de retraite et suppose une résidence stable en France ainsi qu’un patrimoine limité.
Pour avancer dans ce parcours, s’adresser à l’assistante sociale du secteur ou au CCAS permet d’accélérer les démarches. Ces professionnels guident, conseillent sur les services à domicile (téléassistance, portage de repas, aide après hospitalisation) et orientent vers les dispositifs les plus adaptés. Les délais varient d’un département à l’autre, mais un dossier bien préparé donne toutes les chances d’obtenir un accompagnement rapide.
Refus d’aide ou difficultés : solutions et recours possibles pour ne pas rester sans soutien
Lorsque les aides financières pour l’entrée en maison de retraite ne suffisent pas, ou qu’un refus est prononcé, l’inquiétude peut vite s’installer. Pourtant, il existe des recours pour ne pas rester démuni face à la complexité administrative.
La solidarité familiale occupe alors une place centrale. En application de la loi, le Conseil départemental peut solliciter l’obligation alimentaire : enfants, parfois petits-enfants, gendres ou belles-filles peuvent être appelés à contribuer, selon leurs propres ressources. Ce calcul se fait au cas par cas, en fonction des situations individuelles.
En cas de refus d’aide sociale, il est possible d’adresser un courrier argumenté à l’administration concernée afin de contester la décision. La commission départementale d’aide sociale peut alors être saisie. L’accompagnement d’une assistante sociale facilite grandement la constitution d’un dossier solide et augmente les chances d’obtenir une révision favorable.
Le Centre communal d’action sociale (CCAS) reste un allié de proximité. Il peut orienter vers plusieurs solutions alternatives : hébergement temporaire, accueil familial, aides ponctuelles pour couvrir une part des frais. Certaines associations spécialisées offrent un accompagnement juridique ou administratif, précieux pour franchir les étapes plus ardues.
Si le désaccord persiste, le recours devant le tribunal administratif demeure possible. Cette démarche peut prendre du temps, mais elle garantit une réévaluation du dossier à la lumière du droit.
À chaque situation sa trajectoire, mais personne ne devrait affronter seul la dernière marche vers la maison de retraite. Là où l’argent semble manquer, la solidarité, le conseil et la ténacité ouvrent encore la porte à des solutions concrètes.

